• 1

 

Photo de 2 religieurs avec 2 lépreuxL’arrivée des Hospitalières au lazaret transformera peu à peu ce lieu infect en un hôpital ordonné.  Elles devront d’abord assainir les lieux en nettoyant de fond en comble l’édifice.  Puis, elles réaménagent les locaux, organisent une pharmacie, un petit dispensaire, logent les femmes au deuxième étage tandis que les hommes occupent le premier, où se trouve également la chapelle.

Finalement, en 1880, le lazaret passe sous l’autorité du gouvernement fédéral qui en confie la pleine administration aux religieuses.  Des améliorations sont apportées aux édifices existants et une annexe en bois est ajoutée en 1881, comprenant la nouvelle pharmacie, la procure du lazaret, le magasin de provisions et la cuisine des lépreux.  Sœur St-Jean-de-Goto, qu’on appelait docteur, devenue plus tard la mère supérieure, s’occupait de la pharmacie et préparait des médicaments.  Au  cours de ses premiers mois au lazaret, elle a traité plus de 1700 personnes des environs à partir de son petit dispensaire.  Dans une lettre écrite en 1887, une novice écrit:  « Quoique les salles des malades fussent tenues avec la plus grande propreté, on ne pouvait manquer… de respirer une odeur de fièvre et de plaies purulentes… Les désinfectants étaient rares… Les plaies des lépreux étaient très sensibles, quelques-uns avaient les doigts en sang »

Photo du nouveau Lazaret de Tracadie en 1896En 1893, le gouvernement fédéral accorde des crédits en vue d’un lazaret en pierre, qui sera terminé en 1896. Les lépreux qui y entrent le 8 avril 1896, se croient au paradis.  Pendant les trente dernières années d’existence du lazaret, le nombre de malade était peu élevé.  Au cours de la décennie 1934 à 1944, on ne compta que cinq nouvelles admissions.

En janvier 1943, l’hôpital général et le lazaret furent complètement  détruits lorsqu’un incendie éclata, au matin, dans le système électrique.  La résidence du surintendant, que la famille Ryan habitait alors, servit à loger les huit malades du lazaret.  Les sœurs aménagèrent à l’Académie qui servait de pensionnat, un hôpital temporaire dans les locaux de l’orphelinat qui fut fermé.

Lorsque le nouvel hôpital ouvrit  ses portes en 1946, une douzaine de chambres, dont la cuisine, le parloir et le bureau, étaient réservées aux lépreux.  Selon les statistiques, entre 1849 à 1965, deux cent dix-huit (218) patients ont été traités à la léproserie de Tracadie.