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Photo de Monseigneur Rogers Évêque de ChathamSur les instances de l’abbé Gauvreau, monseigneur Rogers, évêque du diocèse de Chatham, accepte de solliciter les services des religieuses infirmières pour prodiguer les soins aux lépreux de Tracadie.  Les négociations de l’évêque avec les autorités civiles s’échelonnent sur quelques années. Les religieuses acceptent finalement. Mais monseigneur Rogers dut s’absenter de son diocèse pendant deux ans.  Il confia ses responsabilités à son vicaire général, monseigneur Paquet, alors curé de Caraquet, qui prit l’initiative de demander aux Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal, de venir prendre la direction du lazaret en tant qu’infirmières.

La supérieure des Religieuses Hospitalières de Montréal demande des volontaires pour cette mission. Toutes, sans exception, donnent leur nom. Six d’entre elles sont choisies avec, à leur tête, mère Marie Pagé. Le 12 septembre 1868, elles s’embarquèrent à bord du bateau à vapeur Le Secret.  Après six jours de navigation, le bateau entre au port de Chatham, maintenant Miramichi, où une amère déception les attendait: le gouvernement n’a pas accordé les subsides promis.  Elles n’iront pas à Tracadie.

LPhoto des Religieuses hospitalières St-Joseph avec des lépreuxa mort dans l’âme, elles s’inclinent devant la décision de l’évêque, mais deux jours après, une lueur d’espoir paraît à l’horizon.  Monseigneur Rogers juge bon de mettre son vicaire général monseigneur Paquet au courant de sa décision et, il demande à mère Pagé et à sœur Quesnel de l’accompagner à Caraquet.  Ils arrivent donc à Tracadie le 21 septembre.  Le lendemain, l’évêque, s’étant rendu au lazaret, apprend aux lépreux que les sœurs ne resteront pas à Tracadie.  Les lépreux, déçus au plus haut point, s’indignent et se mettent à injurier monseigneur Rogers qui eut grand-peine à se mettre à l’abri dans la chapelle.    

Photo du Lazaret de Tracadie à l'arrivée desreligieusesAprès la messe, monseigneur Rogers  se rend à Caraquet avec les deux Hospitalières.  Là, il devra céder aux arguments de monseigneur Paquet. Les sœurs iront à Tracadie pour un an au moins sous la protection du vicaire général.  Après, on décidera.  L’avenir donnera raison à monseigneur Paquet.